Afrique de l'Ouest : 750.000 enseignants manquent dans les écoles

Il manque "plus de 750.000 enseignants qualifiés dans les écoles primaires" d’Afrique de l’Ouest, et plus particulièrement des femmes, soulignent cinq organisations dans un document publié à Dakar, mardi, à l’occasion de la semaine mondiale d’action pour l’éducation.
"Le manque déplorable d’enseignants formés et d’animateurs d’alphabétisation est un facteur déterminant de la qualité médiocre de l’enseignement. Nous avons calculé qu’il manque plus de 750.000 enseignants qualifiés dans les écoles primaires", soulignent ces organisations dans une "note d’information" de 30 pages, consacrée à la crise de l’éducation en Afrique de l’Ouest.
Ce sont ainsi plus de 459.000 enseignants formés qui font défaut au Nigeria, 39.000 au Burkina Faso ou encore 18.300 en Sierra-Leone.
Les ONG déplorent en particulier une pénurie d’institutrices : "au Bénin et au Cap-Vert, une majorité des enseignants du primaire sont des femmes, et au Nigeria la parité est atteinte" mais "ailleurs en Afrique de l’Ouest, elles sont minoritaires".
Or "des études ont montré que les filles sont plus susceptibles de rester à l’école si l’enseignant est une femme".
Et "les statistiques de l’éducation au Mali montrent que les niveaux d’assiduité dans l’ensemble sont plus élevés lorsqu’il y a des enseignantes", ajoute ce rapport.
A l’attention des gouvernements mais aussi des bailleurs de fonds, les organisations dégagent une priorité : "investir sérieusement dans le recrutement, la formation et un niveau de rémunération correcte des enseignants".
Cinq organisations et réseaux sont signataires du texte : African Network Campaign for Education For All (Ancefa), Pamoja Afrique de l’Ouest, la Plateforme africaine pour l’éducation des adultes, Oxfam International et ActionAid.
Globalement, le document rappelle qu’au moins "14 millions d’enfants en âge d’aller à l’école primaire ne sont pas scolarisés" en Afrique de l’Ouest.
Pas un seul gouvernement n’y a atteint l’objectif de dépenser l’équivalent de 7% de PNB pour l’éducation, comme leurs ministres l’avaient promis il y a 10 ans.
"Au Mali, au Niger et au Burkina Faso, moins de trois jeunes femmes sur dix savent lire et écrire, aujourd’hui encore", relève le document.
Les "plus performants" sont le minuscule Etat insulaire du Cap-Vert qui dépense 6% de son PNB pour l’éducation et a atteint un taux global d’alphabétisation de 83%, le Nigeria (71% de la population alphabétisée) ainsi que le Ghana (64%).


Source : AFP Dakar : 21-04-09 via Temoust